La République
Démocratique du Congo connaît des taux de malnutrition très élevés. Ces
taux varient selon les milieux. Par exemple, dans les milieux ruraux
globalement, quelques enquêtes menées indiquent des taux atteignant parfois
jusqu’à 30%. Or, selon les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé,
lorsqu’on observe un taux de malnutrition supérieur à 10%, ceci constitue sans
doute une situation nutritionnelle alarmante.
A la base de
cette situation, selon les différents rapports d’évaluation de la DYPRAS dans
quelques zones de santé des Provinces de l’Est du pays, nous pouvons citer
notamment : le déclin de l’agriculture, les habitudes alimentaires très
hasardeuses, l’enclavement des territoires, etc. Par ailleurs, l’insécurité
engendrée par des groupes armés, restreint l’espace humanitaire et privent
certaines populations de tout accès à leurs champs et elles ne peuvent malheureusement
exercer librement les activités pouvant leur procurer de petits moyens de
subsistance. Ainsi, tout à fait involontairement, cette catégorie des congolais
croupît, impuissants, dans une misère noire et n’ont pas pour l’instant d’espoir
de l’amélioration de leurs conditions de vie.
Cette situation très inquiétante nécessite une réponse
adéquate et urgente en vue de réduire la mortalité et la morbidité infanto-maternelle
liées à la malnutrition dans plusieurs zones de santé et d’autant plus,
contribuer à la promotion de la santé par les soins primaires en faveur des
personnes vulnérables (femmes en âge de procréer et nourrissons).
Plus loin
encore, la pauvreté à laquelle les populations des milieux ruraux en général font
face entraine des conséquences graves sur les personnes et les ménages. En plus
de la souffrance humaine, la perte du potentiel humain se traduit en coûts
économiques et sociaux au point que nous ne pouvons que nous en préoccuper.
Il est donc
indispensable que tous les acteurs sociaux et tous les partenaires au
développement s'engagent avec plus de dynamisme dans le redressement de cette situation. Cela passera d'abord par l'éradication de ces
fléaux car ces derniers constituent des principaux obstacles au bien-être et
au développement des communautés locales.
C'est dans cette
perspective que la DYPRAS, à travers ses interventions à caractère exclusivement humanitaire se
déploie en vue d’apporter, dans la mesure du possible, sa contribution dans trois
domaines de la vie des populations concernées par cet état des choses à savoir : La Santé et la nutrition; l’Eau,
Hygiène et Assainissement ainsi que l’Education.
En parlant d’abord
de la Santé et la nutrition, l’intervention de la DYPRAS dans ce domaine se
résume parl’établissement d’un état de lieu de la situation de la Malnutrition Aigüe Globale (MAG) dans les zones prioritaires
ciblées avec comme finalité l’élaboration d’un Plan Stratégique de Prévention
ou de la Prise en charge d’Urgence, selon les cas, que nous proposons d’une
part à l’ensemble de la communauté humanitaire au travers les différents clusters
qui se chargent de ces questions et d’autre part aux pouvoirs publics en vue de
sa prise en considération.
Toutefois, la DYPRAS ne lésine pas sur les moyens afin de mettre
en place et d’exécuter des projets de relance agricole familiale à travers
l’appui en semences maraichères et vivrières, en outils aratoires ainsi qu’en géniteurs pour l'élevage de petits bétails à cycle court de production au profit des
personnes réellement en situation précaire préalablement identifiées. Enfin,
nous agissons à titre préventif grâce à notre programme de formation et/ou de
sensibilisation des populations de milieux ruraux les plus reculés et les plus
défavorisés sur les bonnes pratiques alimentaires, d’hygiène et
d’assainissement.
En parlant d'ailleurs de l'hygiène et d'assainissement, la DYPRAS s'intéresse de très près au domaine de l’Eau, Hygiène et Assainissement. Selon les récentes évaluations de la DYPRAS, dans plusieurs zones de santé les points d’eau n’arrivent plus à fournir à la population la quantité nécessaire dans un temps imparti. C’est pourquoi, les femmes et les jeunes filles passent non seulement plus de temps à la source mais aussi, elles parcourent de longues distances avec beaucoup de risques à la recherche de cette denrée devenue très rare. Certaines reviennent même très tardivement dans la nuit et d’autres se réveillent avant le jour pour s’en aller à la recherche de l’eau. Nos rapports révèlent que le taux de couverture en eau potable de plusieurs zones de santé sont très inférieurs au regard de la démographie qui s’accroît à très grande vitesse. Le gap est toujours énorme pour atteindre la norme d’approvisionnement qui est d’au moins 80%.
L’aspect Assainissement pose encore problème surtout dans la dimension « hygiène des latrines et des douches ». Mais, un fait encourageant quant à la présence des latrines par ménage, les efforts sont fournis et plusieurs villages commencent à en disposer.
Enfin, la grande majorité des populations des milieux ruraux, les pratiques d’hygiène sont moins connues et par conséquent non utilisées dans la plupart des ménages. Le manque de savon et des dispositifs de stockage de l’eau et le manque des latrines pour certains ménages notamment sont à la base de la chaîne de contamination des maladies des mains sales.
Face à cela, la DYPRASmobilise les ressources nécessaires pour :
Appuyer l’organisation des séances de formation et/ou de sensibilisation à l’intérêt de la population en général et des filles et femmes en particulier, sur les bonnes pratiques d’hygiène,
Mettre en place la stratégie d’hygiène et d’assainissement pour la promotion de l’hygiène surtout en milieu scolaire.
Aménager des points d’eau (sources) à proximité des ménages et doter ces derniers des kits de lavage des mains pour prévenir les maladies des mains sales.
Quant à l’Education, l’intervention de la DYPRAS dans ce domaine se remarque
particulièrement pendant la période de la rentrée scolaire à travers son élan d’aide
au renforcement des possibilités des parents d’assurer à leurs enfants les conditions
minimums de scolarité. Ainsi, un programme est mis en place au profit des
parents vivant dans les zones ciblées pour doter ces derniers des kits
scolaires habituellement composés des cahiers et d'autres fournitures de base et quelquefois
des tenues (uniformes) et des chaussures pour leurs enfants préalablement identifiés. En
outre, la DYPRAS regroupe les parents concernés en des structures locales dites
‘Associations Villageoises d’Epargne et des Crédits’ afin de les aider, sous la forme des coopératives, de gagner de petites sommes d’argent pouvant les aider à
organiser de petites activités économiques pour au bout attraper au minimum de
quoi assurer les dépenses liées à la scolarité de leurs enfants et notamment
leur alimentation et leurs soins de santé.